Guide Complet pour Éclairer vos Aeonium en Hiver

Comme indiqué dans un précédent article sur l’hivernage, il est parfois nécessaire de faire un hivernage de nos Aeonium en intérieur. Il est dès lors indispensable de prévoir un éclairage d’appoint pour faire face à la faible luminosité de nos intérieurs : les Aeonium ont un besoin vital de recevoir beaucoup de lumière au quotidien.

Nous allons donc essayer ici de vous donner les clés d’un hivernage réussit en intérieur sous lampes horticoles. Cet article a été écrit avec l’aide d’Eric Degrelle (pseudo facebook : Eric de Locqui) gérant de la société ISLED, concepteur et fabricant d’éclairages horticoles LED depuis 2013.

Dans un premier temps il faut bien comprendre que la luminosité dans une maison n’est jamais suffisante (même dans une pièce lumineuse comme je lis souvent dans les groupes de succulentes). Le plus souvent, on constate entre 100 et 300 lux seulement (Un lux est l’éclairement d’une surface qui reçoit, d’une manière uniformément répartie, un flux lumineux d’un lumen par mètre carré. Wikipedia). Pour vous faire une petite idée, je vous ai mis ce petit tableau qui donne des chiffres en lux de différentes expositions. Même à l’ombre à l’extérieur la luminosité est plus forte ! Et je ne parle pas d’un plein soleil où on peut dépasser les 100 000 lux. Vous pouvez vous amuser de façon assez ludique à mesurer les lux dans vos pièces d’intérieur et à l’extérieur avec des applis téléchargeables gratuitement sur vos téléphones portables.

Maintenant qu’il est évident qu’hivernage intérieur est indissociable à un éclairage artificiel, voyons quels sont les éléments à prendre en compte et les différentes possibilités qui s’offre à vous.

Quels sont les éléments à prendre en compte pour le choix de sa lampe horticole ?

Calcul de la puissance en Watts/m² nécessaire
Tout d’abord il est important de bien définir la surface à éclairer (Longueur x Largeur = Superficie en m²). Plus elle sera importante, plus il faudra de puissance en watts et donc forcément plus le coût énergétique augmentera en conséquence. Ce coût en électricité est aussi fonction du nombre d’heure d’éclairement.
On estime le besoin en watt suivant :
-150 à 200W/m2 pour des Aeonium,
-100W/m² pour des boutures.

Si votre puissance en watt est trop faible par rapport à votre surface à couvrir, il est possible d’augmenter le nombre d’heures de lumière par jour pour compenser.

Pour calculer votre consommation mensuelle, la formule est la suivante :
C(€) = Puissance en Watt/1000 (pour l’avoir en kW) x nombre d’heures par jour x 31 jours x tarif EDF du KWh.

Programmateur et durée de luminosité par jour

N’oubliez pas de prévoir un programmateur (cliquez ici pour en acheter) pour que vos lampes s’allument et s’éteignent toute seules. Vous pouvez par exemple prévoir une plage horaire de 12H de lumière par jour en journée ou pour faire des économies, on peut faire 8 heures par jour si on a un éclairage suffisamment puissant, en heures creuses par exemple, c’est à dire de nuit. Il faut bien penser tout de même que vos Aeonium ont besoin d’une absence de lumière sur une période de 10H pour leur bien être.

Les différents technologies de lampe à votre disposition

1. Les Lampes LEDs horticoles Low Cost (Amazon, AliExpress…). Environ 2€/Watt

Si votre budget est très faible et que vous n’avez que quelques Aeonium à éclairer ou quelques boutures, vous pouvez opter pour des lampes LED low cost.
Budget total : entre 15 et 40€.
Avantages : Prix bas, Lampe tout équipée, c’est simple et rapide. Il y a des programmateurs intégrés pour la durée d’éclairage. Il suffit de brancher !
Inconvénients : Très faible puissance, donc pour très petite surface. Rendement énergétique mauvais, donc besoin de plus de watts/m2. Spectre peu adapté (surtout ne pas utiliser les éclairages qui n’ont que des leds bleues et rouges, privilégier celles qui ont au moins des leds blanches en plus du rouge et/ou bleu). Durée de vie courte car technologies low cost, avec émetteurs Leds anciens et dépassés, mauvaise fiabilité, pas de SAV, et un flux lumineux qui chute très vite. Ce n’est pas comparable avec une lampe horticole de type professionnel, bénéficiant des dernières technologies, qui consomme beaucoup moins, et qui est faite pour durer.
À noter qu’on est quand même la plupart du temps à 2€/W minimum, et donc ces lampes ne coûtant pas cher, sont très peu puissantes.

Vous êtes intéressez par les lampes Leds horticoles low cost ? cliquez ici pour en acheter.

2. Les Lampes LEDs horticoles de qualité (entre 1,5€ à 5€/Watt)

Les éclairages LEDs horticoles récents mixent LEDs blanches et LEDs rouges. Ce sont celles qui consomment le moins et qui permettent d’avoir des plantes en parfaite santé. Certaines LEDs horticoles peuvent se régler en intensité, ce qui est très pratique. Elles durent beaucoup plus longtemps qu’un éclairage de tout autre technologie non LED.

Elles sont soit sous forme de panneaux (quantum boards), de rails LED ou réglettes, jusqu’à 120cm de long, ou de plusieurs rails LEDs reliés ensemble.

Leur spectre est étudié en fonction des besoins des plantes. On y a enlevé ce qui leur sert peu et on a rajouté ce dont elles ont le plus besoin, du bleu, du rouge pour la photosynthèse, et éventuellement un peu de rouge lointain situé entre rouge et infrarouge (le far red 726nm). A noter que toute lampe horticole LED qui se respecte a au moins un pic secondaire dans le rouge 660nm.

Exemple de spectre LED horticole Spectrum

L’intensité lumineuse d’une lampe horticole se mesure en PPFD (Photosynthetic Photon Flux Density) en micromoles/m2/s (c’est une « douche » de photons). 

Pour les succulentes de plein soleil on essaye de se situer à environ 150-300 micromoles/m2/s x 12h par jour.

Avantages: 
-Ne nécessitent pas de câblage, elles sont plug and play. 
-Fonctionnent en basse tension de sécurité, avec une alimentation basse tension externe. 
-La plupart sont étanches, donc pas de risque avec l’eau.

Inconvénients :
-Prix plutôt élevé pour éclairer des superficies de plusieurs m². En effet, avec 200W/m2 on est à 3€ du Watt (ce qui est vraiment le minimum) soit 600€ pour éclairer une surface de 2m². Mais l’investissement en lampes peut s’amortir rapidement du fait de la consommation électrique relativement faible. Donc sur la durée on s’y retrouve. Mais quand on ne fait que de l’hivernage on ne les utilise que 5 mois par an environ.
-Ne chauffent pas ou peu donc ne participent pas ou peu au chauffage de la pièce qui devra être couplé si besoin avec un chauffage qui va lui aussi consommer de l’électricité. Une lampe CMH est plus indiquée si votre surface dépasse 1,5m2 et que vous cherchez à réchauffer votre espace.

Si vous êtes intéressez par des lampes LEDs horticoles, n’hésitez-pas à contacter Eric Degrelle (ISLED).

3. Les Lampes LEDs domestiques ou industrielles (Environ 1 à 3€/W)

Les LEDs blanches dites « domestiques ». Il y en a différents types, spots, réglettes, dalles… Elles n’ont pas la même efficacité ni la puissance des lampes horticoles dédiées, mais sur de petites installations pour juste de l’hivernage elles « font le travail ». Pour une LED blanche, on mesure son intensité lumineuse en lumens. Elle envoie un certain nombre de lumens par Watt consommé. Une bonne LED blanche c’est au moins 150lm/W. Les moins chères sont à 80-100 lm/W, elles consomment deux fois plus que les bonnes LEDs. Donc vous trouverez des LEDs pas chères, mais il faudra en mettre deux fois plus que des bonnes LEDs et elles consommeront donc deux fois plus et auront une très mauvaise classe énergétique. Ces lampes ne vont pas durer longtemps car elles chauffent beaucoup (mais pas par rayonnement comme les CMH).

L’indice de rendu des couleurs IRC ou R:
R70 => beaucoup de bleu, peu de rouge
R80 => spectre plus étendu, mieux représenté dans les rouges
R90 => on se rapproche du spectre solaire, on est plus full spectre.
Plus le R ou l’IRC est élevé, plus le spectre est complet, et mieux vous voyez les vraies couleurs de vos plantes, mais plus les leds coûtent cher et plus elles consomment.

Si vous partez sur des LEDs domestiques, l’idéal c’est le blanc 4000K R80, spectre correct, assez facile à trouver, et prix abordable. Ça manque de rouge par rapport à une LED horticole, mais ça fait le travail et ça consomme relativement peu. On commence à profiter de la consommation électrique avantageuse des LEDs à partir d’un rendement de 120lm/W. Dans l’idéal il faut s’équiper avec du 160lm/W minimum (classe énergétique C).

Leur spectre: à noter qu’il n’y a pas le pic rouge à 660nm car les LEDs blanches en émettent assez peu, surtout si elles sont en blanc froid.
Privilégier une température de couleur dans le blanc neutre, autour de 4000K (Degrés Kelvin). Ne pas aller au delà de 4000K.

La température de couleur en Kelvin : 
-2200K à 3000K (blanc chaud, plutôt jaune orangé ou rosé, semblable au soleil d’hiver ou au petit matin ou au soir).
-4000K(blanc neutre, spectre équilibré en bleu et rouge, de milieu de journée ) 
-5000 à 6500K (Blanc froid, tire vers le bleu, à éviter car très agressif sur les plantes et très mauvais pour les yeux car comporte beaucoup de bleu très énergétique et proche des UVs)
Plus les Kelvins sont bas, moins il y a de bleu et plus il y a de rouge.

Exemple de spectre LED domestique

Attention : Ces éclairages domestiques fonctionnent en 230V 50Hz, sont vendus non câblés et nécessitent d’être installés par un électricien. Certains ne sont pas étanches, et l’eau et l’électricité ne font pas bon ménage. C’est très dangereux. Ne faites pas vous même ce genre d’installation si vous n’avez pas les compétences nécessaires.

Vous êtes intéressez par les lampes Leds industrielles ? cliquez ici pour en acheter.

4. Les Lampes CMH 315W (choix de Variegated Aeonium) (entre 0,5 et 1€/Watt)

CMH signifie Ceramic Metal Halide. Ces éclairages ont été développés pour avoir un excellent indice de rendu des couleurs et donnent un spectre presque solaire. Ce sont des lampes très intéressantes en horticulture et plus économiques à l’achat que les LEDs sur des surfaces de plusieurs mètres carrés. Leur spectre est très complet, proche du spectre solaire avec UVs et parfaitement adapté aux Aeonium. 

Les lampes horticoles CMH se déclinent en deux versions : les 3000 K (spectre complet blanc chaud) et les 4000 K (spectre bleu blanc neutre). Pour les Aeonium, il est préférable de prendre le 4000K.

Il est généralement possible de régler la puissance via l’alimentation qui est obligatoire pour ce type de lampe.

Spectre CMH
Le spectre solaire

Si on considère une consommation de 350W/h, en 12h par jour / 1 mois cela représente à peu près 20€ d’électricité par mois.

Avantages : 
-Économique à l’achat par rapport aux LEDs horticoles
-Émet de la chaleur par rayonnement qui peut permettre de diminuer les frais de chauffage lors de grands froids
-Spectre lumineux idéal pour les Aeonium, résultat assez bluffant !

Inconvénients :
-Nocif pour les yeux et pour la peau, rayonnement UV, port de lunettes de protection vivement conseillé si vous vous exposez longtemps à leur rayonnement.
-Durée de vie des ampoules bien inférieure à celle des LEDs
-Consommation plus élevée (cet excédent de consommation par rapport aux LEDs étant de la chaleur, qui dans notre cas peut être soit un avantage, soit un inconvénient)

Ces lampes rayonnent des infrarouges (de la chaleur) lors de leur fonctionnement contrairement aux LEDs qui n’en émettent pas du tout par rayonnement direct. 

Si vous êtes intéressez par des lampes CMH, n’hésitez-pas à contacter Eric Degrelle (ISLED).

LES DIFFÉRENTS TYPES D’INSTALLATION

Plus une lampe est placée haut, plus elle éclaire de surface, mais avec un intensité lumineuse faible. Et réciproquement.

Si votre choix s’est porté sur des lampes LEDs, le plus simple ce sont les étagères, car elles permettent d’accrocher les lampes à l’étage du dessus. Mais il faut la bonne distance entre les étages, pour respecter la distance adéquate entre lampe et plantes, afin que les lampes couvrent la surface à éclairer avec une luminosité homogène.

Si votre choix s’est porté sur des lampes CMH, il est donc plus opportun de placer vos Aeonium sur le sol ou sur une table, et de suspendre vos lampes au plafond (voici un exemple d’installation dans une pièce non chauffée et ventilée).

J’espère avoir pu répondre aux nombreuses questions que vous pouvez vous poser sur la lampe idéale pour vous. N’hésitez pas à échanger sur notre groupe Facebook ou directement sur ce site.

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