L’univers des Aeonium est en pleine effervescence ces dernières années avec l’arrivée en masse des Aeonium variegata. Ces nouvelles créations, principalement d’origines chinoises, sont très colorées et attirent une large population de nouveaux adeptes. On peut même parler d’une certaine folie et un emballement général de ce marché jusqu’alors confidentiel et réservé à quelques passionnés.

Mais tout d’abord, qu’est-ce que la variegation ? La définition de wikipedia est la suivante : La variégation est « la présence de mosaïcisme dans un même tissu, organe ou organisme. Ce terme est généralement utilisé pour désigner les plantes présentant une coloration verte et albinos dans une feuille ou des taches de couleur contrastée dans une feuille ou une fleur». Ce phénomène peut être dû chez les plantes à une infection virale, à une déficience nutritionnelle ou à une chimère sectorielle (variégation chimérique).
Dans le cas des Aeonium , je suppose qu’on est plus dans la variegation chimérique. C’est à dire «deux types génétiquement différents, croissant côte à côte dans une même plante qui forment une chimère». Le changement génétique intervient dans une cellule ou un groupe de cellules, il provoque généralement des panachures, les caractères des deux parents restent bien distincts sur la plante ou la partie de plante chimère. L’obtention de ce phénomène peut être du à un greffage qui conduit à la production d’une chimère végétale. En effet, les cellules du porte-greffe et celles du (ou des) greffon(s) disposent de leur génome distinct, et cohabitent au sein d’un même organisme.

Désolé pour cette partie un peu technique que j’approfondirais dans un prochain article mais je pense qu’il est important de comprendre ce phénomène de la variegation avant d’entrer dans la partie plus sensorielle et enthousiasmante de la découverte de tous ces nouveaux Aeonium !
Si vous avez des connaissances dans ce domaine, je serais ravi d’en apprendre plus pour publier des articles un peu plus technique et scientifique.

Un peu d’histoire…

En attendant, on peut dire que tout a démarré en 2007 avec la création du fameux Aeonium ‘Mardi Gras’ par la très célèbre américaine Renee O’Connell (Un article viendra prochainement sur les plus célèbres créateurs d’Aeonium dont elle fait partie). Mardi gras a été obtenu à partir de l’hybridation de l’Aeonium ‘Velour’ et d’un autre hybride nommé ‘#13’.
Mardi gras est un Aeonium variegata qui est à l’origine du plus grand nombre de variegata actuels et de très loin.
Il faut attendre 2011 pour voir apparaître un nouvel Aeonium variegata de référence, le célèbre Aeonium ‘Fiesta’ qui est de nouveau une création de Renee O’Connell et obtenu à partir de l’hybridation du Mardi gras avec l’Aeonium tabuliforme.
Puis vient l’année 2016 et c’est à partir de ce moment là que le marché des Aeonium variegata va vraiment naître et exploser avec l’apparition de l’Aeonium ‘Medusa’. Il a été découvert et créé aux Pays-Bas. Mais dès 2017, les chinois vont l’importer en Chine par l’intermédiaire de Wu Ning (Vivum Garden) et il va naître un véritable engouement dans le pays. La Chine qui n’était pas vraiment intéressé par les Aeonium va voir apparaître une multitude de pépinières qui vont petit à petit se spécialiser dans la production d’Aeonium variegata à grande échelle notamment dans la région de Kunming. Un large public de non initié va commencer petit à petit à s’intéresser aux Aeonium avec la découverte du ‘Medusa’. La demande est telle que la production n’arrive pas à suivre malgré que ce petit bijou est vendu à prix d’or !
A partir de là une multitude de nouveaux Aeonium sont découverts, créés, multipliés en Chine qui devient la référence mondiale de l’Aeonium variegata. Cette dernière inonde le marché mondial à une vitesse hallucinante en sortant chaque année de plus en plus de nouvelles variétés… Cette frénésie entraîne une complexification pour les amateurs collectionneurs pour arriver à bien identifier et nommer ces Aeonium variegata. Avec la barrière de la langue, la méconnaissance des Aeonium de pas mal d’opérateurs sur ce marché et l’opportunisme de certains qui n’hésitent pas à inventer de nouveaux noms pour mieux vendre, il devient difficile de s’y retrouver surtout que l’information fiable est quasi inexistante dans ce domaine…
Tout ceci m’a amené à vouloir apporter une petite pierre à cet édifice en créant ce site internet de partage du savoir qui se veut aussi collaboratif que possible. Il peut y avoir des erreurs, des approximations car c’est compliqué de s’y retrouver mais il faut bien un début. Je vais donc essayer de centraliser toutes les informations disponibles et j’accepterais toute aide avec grand plaisir. N’hésitez donc pas à commenter ou à m’envoyer des messages pour me corriger, m’informer etc.

Je vous souhaite une très belle lecture. HOLDWIG