Après avoir parlé des cochenilles (voir article ci-joint), nous allons ici faire un petit focus sur un ravageur que l’on parle peu de nos Aeonium. Ce n’est certes pas le pire mais il peut quand même faire pas mal de dégâts sur le feuillage de nos Aeonium. Au mieux ils deviennent inesthétique, au pire les dégâts peuvent être terrible si elles sont nombreuses.

La plupart des dégâts ont lieu en automne. Les chenilles sortent de leurs œufs qui ont été pondus après la phase estivale de reproduction. Elles sont affamés et mangent tout ce qui les entourent. Elles commencent par le chorion qui est la membrane de leur œuf puis s’attaquent ensuite à leur plante-hôte. Dans notre cas l’Aeonium… En quelques jours elles peuvent multiplier leurs poids par 1000 !!!

En savoir plus sur les chenilles…

Les chenilles sont quasi-exclusivement phytophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de végétaux et sont liées la plupart du temps à une où plusieurs plantes, que l’on appelle plante-hôte ou plante nourricière. C’est la plante sur laquelle le papillon va pondre ses œufs, et que consommeront les chenilles de leur naissance à leur nymphose. De manière générale, en l’absence de leur plante-hôte, les chenilles cessent de se nourrir même si l’on met à leur disposition d’autres plantes (ceci concerne les chenilles monophage, un organisme est monophage lorsqu’il ne se nourrit que d’une seule plante. Une chenille monophage privée de sa plante-hôte est de ce fait condamnée). Mais il existe aussi des chenilles polyphage.

D’après les observations, les chenilles observées agissent principalement la nuit, tôt le matin ou quand la nuit tombe ou dès les premières fraicheurs du soir ce qui les rend difficile à observer et à attraper. Ce type d’agissement correspond notamment au mode de fonctionnement des chenilles de noctuelle (papillons nocturne de la famille des noctuidés). On observe des feuilles perforées et parsemées de déjections.

Quelques exemples de chenilles trouvées sur des Aeonium

Quelques signes qui permettent de repérer la présence de chenilles dans ses Aeonium

Il est important d’observer ses Aeonium régulièrement pour percevoir les premiers signes de présence de chenilles dans ses Aeonium. Plus on les repère vite, moins on aura de dégâts. Il n’est pas toujours facile de repérer les chenilles elles mêmes qui sont plutôt douées pour se cacher et agissent principalement de nuit comme on a pu le voir un peu plus haut.

Voici quelques signes de présences de chenilles dans vos Aeonium :

_ Les chenilles laissent des excréments sur les feuilles. Ce sont des tous petits points noirs que l’on observe assez facilement. Il y en a généralement pas mal.

_ Des feuilles dévorées en partie. Elles ont tendance à manger qu’une partie de la feuille. Généralement leurs morsures ne traversent pas complètement les feuilles sauf si on a affaire à des grosses chenilles. L’effet visuel est différent des dégâts occasionnés par des escargots ou limaces.

_ Des œufs sur les feuilles

_ Des feuilles collées entre elles (elles se cachent derrière le plus souvent)

Quelles techniques adopter quand on a des chenilles dans ses Aeonium ?

_La première technique la plus douce, c’est de les trouver et de les enlever pour les mettre dans un autre coin de son jardin. Il ne faut pas oublier que ses chenilles sont de futurs papillons. La population des papillons a été divisée par 2 en 50 ans ! Sinon si vous voulez éviter qu’elles reviennent ou que la population augmente, il suffit de les ramasser et de… les écraser.

_Si vous n’arrivez pas à les trouver ou que vous avez trop d’Aeonium pour tous les inspecter un par un, il existe différents produits que l’on peut pulvériser et qui sont à priori plutôt efficaces :

_ Le savon noir peut être utilisé mais il ne peut agir que sur le tout début du stade larvaire de la chenille, ensuite il sera complétement inefficace. Il suffit de mettre dans un vaporisateur 5 cuillères à soupe de savon noir liquide dans un litre d’eau. Ensuite on pulvérise sur les feuilles (des 2 côtés) et les tiges, de préférence le matin ou en fin de journée. Renouveler l’opération plusieurs jours de suite si nécessaire.

_ On peut aussi utiliser la bactérie Bacillus thuringiensis qui est un insecticide biologique contre les vers et chenilles. C’est une bactérie utilisée pour infecter le système digestif des chenilles. Ce traitement doit être effectué au cours des premiers stades larvaires pour une efficacité maximale et idéalement par temps sec et non venteux. Il est conseillé de faire la pulvérisation à la tombée du jour pour éviter de toucher les insectes pollinisateurs.

_Insecticide à base de pyriproxyfène. Insecticide de contact (Interdit en Allemagne, Autriche et Suisse, mais autorisé par l’Union Européenne jusqu’au 31 janvier 2025). C’est un inhibiteur de croissance, il force la larve à rester à ce stade, en l’empêchant de se métamorphoser en papillon et ainsi d’atteindre la maturité sexuelle. Il a aussi une activité ovicide. Attention cet insecticide n’est pas sélectif, il agit aussi contre de nombreux autres insectes qui peuvent être bénéfiques.

Si vous des connaissances sur les chenilles ou des éléments à apporter pour compléter ou corriger cet article, n’hésitez pas à me contacter directement ou via facebook.